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Minéralogie du Sud Est

Isola : La Baisse de Merlier

 

 

L'accès au site

Au départ de Nice, il faut emprunter la « route de Grenoble », la RN202, jusqu'à son embranchement sur la Tinée, puis la RD2205 jusqu'au village d'Isola où il faut tourner à droite en direction d'Isola 2000 (D97) pour remonter le vallon de Chastillon. De la station de ski, passer à pied sur le large pont enjambant le « Castiglione », servant de piste de ski l'hiver, puis emprunter à droite l'ancienne « Route des Italiens » qui, au départ, domine un site d'accrobranche. Ce chemin bien entretenu permet d'accéder à la « Baisse de Merlier » ou au « Collet de Sistron », lieux stratégiques surplombant le vallon de Chastillon vers le Nord et la vallée de la Tinée vers le Sud.

 

Après 1h de marche environ et la traversée de quelques pistes de ski, le chemin monte en lacets vers la Baisse de Merlier avant de traverser une seconde fois la piste la plus à l'Ouest. C'est au terme des lacets, trente mètres environ avant le tracé de la piste de ski, qu'il faut bifurquer à droite et remonter le fond d'un petit thalweg. Il faut gravir enfin une vingtaine de mètres à travers une végétation basse (type rhododendrons et myrtilles) entre de rares mélèzes, pour déboucher dans le fond d'une tranchée. Les haldes principales se trouvent sur une plateforme à environ cinq mètres en contre-haut. Des vestiges de murs et de quelques travaux sont visibles à ce niveau, d'autres peuvent être reconnus quelques mètres plus haut vers le Sud.

L'essentiel de nos prélèvements s'est fait sur les haldes de la plateforme, les quelques échantillons en provenance des autres travaux non rien amené d'important à cette étude. L'accès ne présente pas de difficulté particulière, il faut surtout prévoir de l'eau en abondance.

Coordonnées Lambert : x=982 à 982,30 ; y=3220,85 à 3221 ; z=2200 à 2300 

Coordonnées GPS : Latitude : 44°11'17'' ; Longitude : 7°7'18''

 

 

Historique succinct

Aucune archive précise sur le passé minier de ce site ne peut être déniché. Seul Pierre ROMANILLE en fait mention, en 1896, dans un programme d'exploitation rationnelle. C'est donc à partir de ce document que les travaux de recherches ont pu être daté entre 1875 et 18955. En ces temps troublés (le comté de Nice et Isola ne furent rattachés à la France qu'en 1860), il n'a été question que de travaux de recherche, et l'exploitation de la galène n'a jamais été lancée.

Ceux-ci consistèrent en quatre grattages dont une tranchée et un puits, creusés à même le filon, d'un allongement total de 68 m, le puit totalisant une dizaine de mètres à lui seul. Des campagnes de recherches sur les filons de l'Argentera, dont celui de la Baisse de Merlier, ont été menées par les services du B.R.G.M. dans les années 19701, 8, 11, 12, 13 & 14. Elles ont permis de mettre en évidence une origine profonde du filon de Merlier stricto sensu, ainsi que sa remobilisation partielle à l'âge alpin11 & 13.

Pour le site de Merlier, la paragenèse classique à B.P.G.C.10 a été alors mise en évidence (blende, pyrite, galène, chalcopyrite), assortie de sulfures et sulfosels « classiques » (arsénopyrite, boulangérite, bournonite, covellite, « cuivres gris », pyrrhotite) et d'autres un peu plus exotiques8 (ménéghinite, énargite, famatinite15). Comme souvent, les recherches du B.R.G.M. ont porté sur le minerai en lames minces et peu, ou pas, sur les minéraux visibles.

 



Aspect géologique

 

Le gisement est en réalité constitué de deux filons de quartz parallèles:

 

Le filon n°1, le plus au sud, est stérile. Il est composé de plusieurs veines de quart massif, sa puissance varie de 1 m à 1,5 m, sa direction est de N108°E et son pendage de 81° Nord.
Le filon n°2 constitue le gîte de Merlier stricto sensu, orienté N117°E avec un pendage 72° Sud. Il s'agit d'un grand filon de quartz à galène, de type B.P.G.C., à sphalérite accessoire, qui a été reconnu sur près de 300 m de long, entre les côtes 2200 et 2300 m, pour une puissance moyenne de 1 m à 1,5 m mais présentant des épaississements pouvant atteindre 2 m de puissance. La teneur en argent serait assez importante, de l'ordre de 800 g d'argent par tonne de galène5.

Inventaire minéralogique
 
Simple inventaire minéralogique (basé sur la littérature ou des échantillons vus en collections anciennes), en gras les espèces que nous avons pu déceler sur le site.


Anatase

Extrêmement petites et rares tablettes noires sur quartz.

 Azurite

Non représentative, en croûtes bleutées clair dans les cavités de la galène.

Bornite 

Peu fréquente en exsolution dans de la galène, souvent proche de la sphalérite.

  Cérusite 

Abondante dans les cavités du quartz ou au pourtour des noyaux de galène.

 Galène   

Abondante, toujours massive.

 « Limonite » 

Fréquente dans les fissures ou cavités du quartz.

 Malachite 

Non représentative, en croûtes vertes dans les cavités de la galène.

  Mimétite  

Fréquente en masses jaunes à jaune vert le plus souvent dans les cavités du quartz.

 

Pyrite

Rare, en très petits cubes dans des cavités de la galène.

Pyrrhotite

Non retrouvée, probablement indiscernable de la pyrite.

Quartz

Abondant en masses blanches ou en cristaux incolores à blancs dans les cavités.

Smithsonite

Peu fréquente, en masses informes légèrement bleutées sur la sphalérite.

Sphalérite

En masses brunes rougeâtres dans des cavités au pourtour de la galène.

Wulfénite

Rare, en cristaux bipyramidaux oranges.


Informations complémentaires

Sur les sites :        du BRGM
                             de Mindat


Article original paru dans le bulletin de l'AFM n°2/2010 (108)



08/10/2008
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